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Francois Leroi (1942 - 2002)

IMDb profile

http://us.imdb.com/name/nm0163095/ [Dec 2004]

Emmanuelle

Emmanuelle 2 (1975) - Francis Giacobetti, Francis Leroi [FR] [DE] [UK]

Emmanuelle 4 (1984) - Francis Leroi, Iris Letans [FR] [DE] [UK]

See also: softcore - Emmannuelle - erotic film

Filmography

Francis Leroi Combined filmography 1. Regarde-moi (2001/II)[Director] 2. Focus (2001/III) (V)[Director] [Actor .... Himself] ... aka Focus - Les coulisses du porno (France: DVD title) 3. Seul contre tous (1998)[Special Thanks] ... aka I Stand Alone (USA) ... aka One Against All (literal English title) 4. Emmanuelle au 7ème ciel (1993)[Director] ... aka Emmanuelle 7 (UK) 5. Emmanuelle Forever (1993)[Director] ... aka Emmanuelle pour toujours (France) 6. Emmanuelle in Venice (1993)[Director] 7. Emmanuelle's Love (1993)[Director] 8. Rêves de cuir 2 (1993) (V)[Director] [Special Effects] (as Jim Clack) ... aka Leather Dreams 2 (International: English title) 9. Emmanuelle's Magic (1992)[Director] 10. Emmanuelle's Perfume (1992)[Director] 11. Emmanuelle's Revenge (1992)[Director] 12. Emmanuelle's Secret (1992)[Director] 13. Rêves de cuir (1992) (V)[Director] [Writer] (screenplay) [Actor] [Editor] [Sound Effects] (as Jim Clack) ... aka Leather Dreams (USA) 14. Sex et perestroïka (1990)[Director] [Writer] [Actor .... Francis] 15. Emmanuelle 4 (1984)[Director] [Writer] 16. Démon dans l'île, Le (1983)[Director] [Writer] ... aka Demon Is On the Island (International: English title) ... aka Demon of the Island (International: English title) 17. Ma mère me prostitue (1982)[Director] 18. A Change of Partners (1982)[Director] 19. Open Nightly (1982)[Director] 20. Experiments in Blue (1981)[Director] [Producer] 21. Pension des fesses nues, La (1980)[Director] 22. Petites filles au bordel (1980)[Director] 23. Infirmière n'a pas de culotte, L' (1980)[Director] ... aka Private Nurse (USA) 24. Charlotte, mouille sa culotte! (1980)[Director] [Writer] [Editor] 25. Nuits tres chaudes aux Caraïbes (1980)[Director] [Writer] 26. Déculottez-vous mesdemoiselles (1979)[Director] (as Jim Clack) 27. Petites filles, Les (1978)[Director] 28. Je suis à prendre (1978)[Director] [Writer] ... aka I'm Yours to Take (USA) ... aka Take Me (USA) 29. Lèche-moi partout (1978)[Director] ... aka Servante perverse, La (France) 30. Fella (1978)[Director] 31. Jours et les nuits d'Eva Blue, Les (1978) (V)[Director] ... aka 100 ans de X (France: TV title) ... aka Jouissances perverses (France) 32. Entrecuisses (1977)[Executive Producer] 33. Hôtesses du sexe, Les (1977)[Producer] 34. Pussy Talk 2 (1977)[Executive Producer] 35. Mes nuits avec... (1976)[Producer] ... aka Grande baise, La (France: video title) ... aka The Kinky Ladies of Bourbon Street (USA) 36. Échanges de partenaires (1976)[Producer] ... aka Exchange of Partners (USA: literal English title) ... aka I Want What I See (USA) 37. Délires porn (1976)[Producer] ... aka Sexy (USA) 38. Jouissances (1976)[Producer] ... aka Belles d'un soir (France: soft porn version) ... aka Garçonnière, La ... aka Suprêmes jouissances 39. Plaisirs solitaires, Les (1976)[Director] [Writer] [Producer] ... aka Erotic Pleasures ... aka Lonely Pleasures 40. Shocking! (1976)[Producer] 41. Emmanuelle 2 (1975)[Director] [Writer] ... aka Emmanuelle l'antivierge (France) ... aka Emmanuelle's 7th Heaven ... aka Emmanuelle: The Joys of a Woman (USA) 42. Sexe qui parle, Le (1975)[Producer] ... aka Pussy Talk ... aka The Sex Who Talks (USA: literal English title) 43. Bonzesse, La (1975)[Producer] 44. Tentations de Marianne, Les (1973)[Director] [Writer] ... aka Marianne's Temptations (UK: DVD title) 45. Michetonneuse, La (1972)[Director] [Writer] ... aka The Swinger (International: English title) 46. Franc-tireur, Le (1972)[Producer] ... aka Hasards de la gloire, Les (France: reissue title) 47. Ciné-girl (1969)[Director] [Writer] [Actor] ... aka Piège à pucelles (France: reissue title) 48. Poupée rouge, La (1968)[Director] [Writer] 49. Pop Game (1967)[Director] [Writer] [Cinematographer]

--http://us.imdb.com/name/nm0163095/ [Apr 2005]

70, ANNEES EROTIQUES

A
Daniel Bellus
Et
Claude Mulot,

PRELUDE

La scène se passe à Los Angeles en 1985. Avec des amis, je suis invité à la première d’un film très mode. Ce soir là, il fallait absolument s’habiller casual à la façon new-yorkaise. Pantalon noir, tee-shirt noir et veste noire. Le noir régnait en maître depuis le début des années 80. Les jeunes gens avaient les dents qui rayaient le parquet, et il était de bon ton de le montrer en paraissant strict. L’ère des Golden-Boys et Girls battait son plein. A la sortie de la projection, au milieu de cette sombre masse de zombies en black, je reconnais un homme que j’avais rencontré dix ans plus tot exactement. Il était à l’époque au service de presse de Roger Corman. Il venait de réaliser un ou deux petits films très « z ». Quand j’entrais dans le bureau de Corman, sur Sunset, il était en train de balayer. Il posa son balai et m’offrit de pénétrer dans l’antre du Maître. Juste derrière le bureau une affiche de mai 68 . Une énorme matraque tenue par la main gantée d’un CRS avec en dessous cette mention : « A BAS LES PATRONS » . Je trouvais plutot amusant que Corman mette cette affiche justement au-dessus de sa tête, lui qui était  réputé pour son despotisme. Le gars qui m’avait reçu était également mort de rire en me montrant cette collection d’ affiches qui avaient embellis les murs du quartier latin un certain mois de mai.

- Je suppose que Corman ne comprend pas le français, je lui demandais dans mon anglais approximatif.
- Détrompez-vous, Francis. Roger (prononcer « Rodgère ») adore la France et les français.

- Savez-vous que Harry Langlois l’avait invité pour un hommage à la cinémathèque Française à Paris, en 1960, et que Rodgère s’était pointé avec les copies de ses 150 films ? L’hommage  Corman a duré toute une année … Il y avait un bon paquet de nanars !
Nous étions installés dans le petit bureau de presse. Comme il était tard, le type me proposa un gobelet de whisky qu’il sortit d’un tiroir. Puis il allonga le scotch d’un pétard de sansamillia. En devisant sur l’histoire du cinéma, entrecoupée d’anecdotes sur notre ami commun Pierre Cottrel, nous vidâmes la bouteille. Il fallait rouler un nouveau pétard avant de sortir pour racheter une autre bouteille. Il me conduisit chez lui, je ne sais pas comment. Je me souviens seulement de beaucoup de virages sur la colline d’Hollywood. Le type avait une maison avec piscine.
- Ici, à Hollywood, si on n’a pas de piscine on est  ringuard. J’ai            donc une piscine…
Il me désignait une sorte de trou rempli de feuilles mortes dans un jardin grand comme un mouchoir de poche. Nous attaquions la bouteille au goulot, assis sur le rebord de cette sinistre excavation dans le sol. Je commençais à me sentir mal. Il faut dire que le climat de Los Angeles provoque des réactions singulières sous l’effet de l’alcool. C’est déjà une ville mythique qui n’était qu’un désert avec quelques ranchs, il y avait à peine 60 ans. Le symbole vivant de la  puissante énergie créatrice des américains. Et cette force vous prend aux tripes, elle vous bouleverse, vous petit français effrayé par les Gorges du Verdon. Elle vous transporte haut sur le Grand Canyon, au-dessus des civilisations millénaires, dans une dimension qui fait exploser nos neurones. Ce qui provoque à la fois une étrange rèsistance aux assauts des incurgitations d’alcool fort et en même temps une euphorie dont les vibrations vous destabilisent. Jamais je n’avais autant bu, jamais je ne m’étais senti aussi mal tout en planant dans un état indiscible. C’était comme si le divin m’avait pénétré pour me propulser au milieu des anges. Finalement, je ne sais plus si un taxi vint me chercher pour me reconduire au Hyatt-Sunset qui était mon QG à L.A., ou si je m’écroulais sur le seul meuble posé dans le living de cette immense baraque fantomatique qui n’avait qu’un matelas par terre et un téléphone. Mon gars habitait une maison vide, avec une piscine vide. Comme il m’expliquait : «  Ici, à LA, il faut se conformer aux règles de son statut social. Un director doit habiter dans le quartier des directors. Il doit avoir une grande maison avec une piscine. Il doit organiser de temps en temps une party . .. Et alors je loue des meubles pour la soirée. Ici on peut même louer son gazon ! ! !  ».
10 ans plus tard, dans un auditorium de la Warner, je revis mon gars. C’était lui qui venait de réaliser cette comédie très clean sur  les moeurs new-yorkaise. Je lui tendis la main. Logique qu’il ne me reconnaisse pas. J’avais coupé mes cheveux et rasé ma barbe. Lui par contre avait moins de cheveux, mais toujours une barbe bien nette qui encadrait son visage poupin. Je crus utile de lui rappeler notre virée en compagnie de M. Johnny Walker. Il me regarda avec ces yeux ronds tous bleus, en me disant : «  Si nous avions bu de l’alcool, ce n’était pas moi. Je ne bois jamais d ’alcool ! » Je le regardais interloqué. Et encore j’avais omis les pétards ! Il se tourna souriant vers d’autres personnes. Et je ne le revis plus de la soirée. Impossible de le bloquer. A croire qu’il me fuyait, avec mes mauvais souvenirs. Et oui, je devais me rappeler la règle du conformisme social américain. En 1980, oubliées les frasques des années 70, où il était conforme de rouler des pétards, de sniffer diverses poudres, d’halluciner aux acides et aux champignons mexicains, et de terminer une party en « orgie ». En un mot de se défoncer avec tous les excitants possibles, mélangés de préférence à des alcools forts.
Cette histoire m’a permis de mesurer le temps parcouru depuis ces années 70 où un mouvement de liberté, disons-même un mouvement libertaire, avait profondément traversé le monde occidental. Beaucoup d’entre nous, beaucoup de jeunes ont oublié ce qu’ils doivent à leurs ainés, à tous ceux qui ont lutté, parfois au risque de leurs vies, pour modeler un nouveau monde beaucoup plus libre. «  Fais d’abord la révolution en toi-même, avant de vouloir révolutionner le monde »  tel était le mot d’ordre de ceux qui avaient pris le chemin de la transformation de la société. N’oublions pas qu’en 1962 Jean-Paul Sartre était arrété pour avoir proné l’avortement libre dans son journal «  La Cause du Peuple ». N’oublions pas que le gaullisme avait instauré une censure politique (combien de pages blanches censurées chaque jour dans « le Monde » ?) et d’ordre moral représenté par l’esprit étroit et cul-béni de Tante Yvonne l’épouse de De Gaulle. Pour nous qui étions lycéens à cette époque, ce climat nous pesait terriblement. Interdiction de toutes formes de contraception, y compris des capotes qu’il fallait aller chercher en Allemagne (pour les soldats), ou en Angletterre appelées french capote. Nos copines devaient se faire avorter à leurs risques et périls dans des conditions épouvantables par des avorteuses clandestines qui risquaient la peine de mort. (Le dernier condamné à mort, en France, était une avorteuse). L’homosexualité feminine et masculine était totalement tabou. Interdiction de tous films, revues, ou autres représentations d’ordre sexuelle, y compris dans les dessins humoristiques. Seul un journal, HARA-KIRI tentait de détourner ses interdictions, mais sa parution était très brève : une journée de distribution, par des vendeurs ambulants au quartier latin, avant sa saisie par la police. Les préfets de l’époque ne cessaient de poursuivre, à travers le pays, toutes publications et écrits qui pouvaient soit-disant «  inciter les jeunes à la débauche », y compris dans « Spirou » et « Tintin ». Aucune allusion à la sexualité dans les médias officiels radios et télé. Une vague tentative de « liberté » très encadrée à Europe 1 qui restait une radio (théoriquement « privée ») marginale, attirant un public jeune avec « Salut les Copains » et le très populaire Maurice Biraud, lequel se permettait de temps en temps une plaisanterie vaguement graveleuse…En un mot, nous étouffions sous vingt ans de gaullisme, dictature politique et morale. Ne l’oublions pas.
C’est ainsi qu’en mai 1968, une gigantesque énergie de liberté a éjaculé au visage de la France gaulliste bien-pensante. Bien entendu ce mouvement qui a balayé, en quelques jours, des années de répression sexuelle, était préparé par des visionnaires qui se référaient à William Reich, mort en prison aux USA pour avoir tenté d’utiliser l’énergie sexuelle, et surtout pour avoir écrit des livres pronant le sexe libre pour les adolescents. Le deuxième gourou était un écrivain américain, qui avait découvert dans les années 30 la « liberté sexuelle des filles  » dans le Paris des artistes. Ses premiers livres totalement interdits commencèrent à paraître en France grace au courage d’un éditeur marginal, mais malin, du nom de Albert Girodias qui entreprit d’éditer une collection de livres érotiques en langue anglaise, que les voyageurs du nouveau monde ramenaient chez eux. Girodias fut condamné aux Etats-Unis, et aussi en France où il vivait quasiment dans la clandestinité. Il avait révélé au monde le grand Henry Miller, qui restera toujours la référence dans la culture de la sexualité libre. Plus jeune, Jean-Jacques Pauvert éditait sous le manteau les textes de Sade. Sa jeune égérie Régine Desforges fera parler d’elle plus tard. De même Eric Losfeld s’illustra en publiant une « Barbarella », BD de J.C. Forest, pourtant bien innocente, qui, en 1962 pouvait envoyer en prison son acheteur ou interdire un journal qui mentionnait seulement son titre. Losfeld eut à la fois la chance et la malchance d’être l’éditeur de  EMMANUELLE. Chance, car quand un diplomate désira raconter les récits de ses rapports pour le moins libre avec sa femme eurasienne, il eut l’idée charmante de faire attribuer ce rècit à son épouse sous le pseudonyme de Emmanuelle Arsan. Cette magnifique histoire d’amour très troublante fut immédiatement interdite, Losfeld une nouvelle fois condamné à de la prison et à une forte amende. Néanmoins ce livre se vendit, sous le manteau, en millier d’exemplaires, voire dizaine de milliers. Comme sa vente était interdite, elle ne pouvait se faire qu’illégalement et en cash. Ce qui permit à Losfeld de financer ses amis surréalistes et la revue de cinéma « Positif ». La malchance, parce qu’en 70, un jeune producteur de films publicitaires, Yves Rousset-Rouard, accompagné du talentueux photographe de mode Just Jackin, rencontra Eric pour lui acheter les droits cinématographiques d’Emmanuelle pour la somme forfaitaire de cinquante mille francs. Losfeld, qui tirait tout le temps le diable par la queue, fut très heureux de cette manne inattendue bien qu’elle fusse payée au compte-goutte par un Rousset-Rouard qui avait du mal à joindre les deux bouts. Je me souviens d’Eric, que je fréquentais alors, autour d’un verre de blanc, au bistro du coin, tous les samedis midi, pestant contre les producteurs et le cinéma. Il me visait car j’avais justement l’intention d’adapter «  Toi, ma nuit «  de Jacques Sternberg que je considérais (et considère toujours) comme l’Ultime Histoire d’Amour de science-fiction. Eric était toujours très mystérieux sur la vente de ses droits d ’Emmanuelle qu’il remettait sur la tapis à chaque fois que Rousset-Rouard, à ses dires, oubliait de lui envoyer de l’argent. Finalement, le film se fit et eut le succès que l’on connait. Losfeld n’avait pas voulu être associé aux recettes. Il s’en mordait les doigts avec philosophie. «  On ne peut pas gagner à tous les coups » disait-il, ajoutant : «  De toute façon si j’avais fait fortune l’Etat m’aurait tout repris avec les amendes. Ce qui me sauve, c’est qu’ils savent que je n’ai pas un rond. » Sa liberté Eric la devait à sa « pauvreté ». Des amis bien intentionnés, comme Jacques Sternberg, affirmaient qu’Eric Losfeld était riche et qu’il le cachait. Je n’en sais rien, mais ce que je sais aujourd’hui c’est que la Révolution et le Sexe ne font pas bon ménage avec l’argent. Girodias, Pauvert, Henry Miller, Losfeld, tous ces hommes courageux qui ont lutté pour notre liberté de moeurs n’ont jamais été enrichis par leurs oeuvres. Ils n’étaient pas malheureux, certes, mais pas fortunés.
Grace à ces gens là, un jour le sexe a pu revendiquer son droit à l’expression. Le sexe s’est mis à parler. Et, à travers lui, des nouveaux désirs moraux, sociaux, politiques et spirituels sont apparus au grand jour dans  la conscience des années 70.--http://www.geocities.com/francisleroi/70.html [Aug 2004]

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